37
Bel s’éveilla le lendemain matin avec la certitude qu’elle avait trop bu la veille. Ou, au moins, momentanément perdu la tête. Pourquoi sinon aurait-elle accepté de retrouver Laurent chez lui cet après-midi ?
Elle roula sur le côté en gémissant. La veille, elle s’était couchée en proie à une immense joie, revivant chaque regard échangé entre eux, chaque parole. Mais à présent, elle envisageait aussi les terribles conséquences que pouvait entraîner la présence de Laurent à Rio.
Elle était mariée à Gustavo depuis moins d’un mois. Et pourtant, elle avait avoué à Laurent que non seulement elle n’était pas heureuse en mariage, mais qu’elle l’aimait toujours…
Quelle folie l’avait prise ?
La folie de l’amour…
Si Gustavo apprenait ce qu’il s’était passé en France – sans parler d’une éventuelle suite maintenant –, ce serait une catastrophe dont elle ne pouvait même pas concevoir l’ampleur.
Bel se leva, entra dans la salle de bains et interrogea le reflet que lui renvoyait le miroir. Que devait-elle faire ? L’option la plus sûre était tout simplement de ne pas se rendre chez Laurent. Si elle n’y allait pas, elle était certaine qu’il accepterait sa décision et ne la solliciterait plus.
Immédiatement, les yeux de Laurent se substituèrent aux siens dans la glace, pleins d’amour, de promesses, de rêves exaucés, et elle ne put retenir un frisson de plaisir.
* * *
Loen était dans la chambre quand elle sortit de la salle de bains.
— Comment allez-vous, senhora Bel ? demanda la jeune servante en suspendant la belle robe en soie verte que Bel avait abandonnée par terre la veille.
— Je suis… un peu fatiguée, admit-elle.
— Il était là hier soir, n’est-ce pas ? Votre sculpteur ? dit Loen en continuant de ranger la pièce.
— Oui. Et je… Oh, Loen.
Bel s’effondra sur le lit en pleurant, le visage enfoui dans ses mains. Loen vint s’asseoir près de sa maîtresse et la prit par l’épaule.
— Ne pleurez pas, je vous en prie. N’êtes-vous pas quand même un peu heureuse qu’il soit venu au Brésil ?
— Oui… non… J’ai fait une bêtise, avoua-t-elle. Je lui ai dit que je me rendrai chez lui à Ipanema cet après-midi.
Loen hocha calmement la tête.
— Je vois. Et vous comptez y aller ?
— Comment le pourrais-je ? Je suis mariée et j’ai accepté de retrouver un autre homme ! Que ferais-tu à ma place, Loen ? Je t’en supplie, dis-moi.
— Je ne sais pas, soupira Loen. J’ai envie de vous répondre que bien sûr, ce serait mal. Mais si c’était Bruno, je ne crois pas que je pourrais m’empêcher. Surtout s’il ne devait pas rester longtemps ici…
— Tu m’encourages, Loen, alors qu’il faut me dire que c’est une folie.
— C’est vrai, reconnut Loen, mais cela, vous le savez déjà. Le mieux serait peut-être de le retrouver juste cette fois, pour lui faire vos adieux définitifs.
— Et comment irais-je chez lui ? La senhora Aires Cabral surveille mes moindres mouvements.
— Vous avez un essayage à Ipanema avec Madame Duchaine à deux heures cet après-midi pour préparer votre prochaine garde-robe, répondit Loen. Nous pourrions y aller ensemble et vous prétexterez un malaise pour vous échapper au moins deux heures.
— Loen, que me suggères-tu là ? dit Bel avec désespoir, sachant que le plan de sa femme de chambre n’était que trop facile à exécuter.
— Je suis votre amie, Bel, comme vous avez été la mienne. Depuis que vous êtes mariée, je vois la détresse dans vos yeux tous les jours. Je veux que vous soyez heureuse. La vie est trop courte, et le mariage avec quelqu’un que l’on n’aime pas, trop long. Prenez votre décision, et je ferai tout ce que vous voudrez pour vous aider.
— Merci. Je vais réfléchir, murmura Bel.
* * *
— Bonjour, lança Luiza quand Bel arriva à la table du petit déjeuner. J’ai reçu un mot ce matin d’une de mes amies. Le senhor da Silva Costa, l’architecte du Cristo, recrute des jeunes femmes à la Igreja de Nossa Senhora da Glória do Outeiro, l’église proche de chez tes parents. Il a décidé de décorer la statue avec une mosaïque de stéatite et cherche des volontaires pour coller les carreaux sur le filet. Ce sera une longue tâche, mais d’après mon amie, confiée uniquement à des femmes de la meilleure société. J’ai remarqué que tu n’avais pas beaucoup de relations féminines convenables à Rio. Ce serait l’occasion parfaite de nouer des liens.
— Oui, bien sûr, je serais très heureuse d’apporter mon aide, répondit Bel. Surtout pour une cause si noble, et pour un projet qui m’est cher.
— Je lui répondrai donc que tu es volontaire. Tu pourrais commencer demain.
Après le petit déjeuner, Bel se promena dans les jardins, plongée dans ses pensées. La mosaïque lui fournirait au moins une occupation, car il était évident qu’à la Casa das Orquídeas elle ne serait jamais sa propre maîtresse. Luiza lui avait jeté un os en lui parlant des comptes, mais elle continuait à prendre en charge toute l’organisation de la maisonnée. Si Bel se permettait un avis concernant le menu du dîner ou tout autre domaine que Luiza s’était arrogé, sa suggestion était invariablement rejetée.
Chaque jour, Gustavo se rendait à son club aussitôt après le repas de midi, et elle passait d’interminables après-midi seule. Son ventre se noua soudain : et aujourd’hui, qu’allait-elle décider ?
Bel fut la proie d’une agitation croissante jusqu’à l’heure du déjeuner. À une heure et demie, elle fit appeler la voiture.
— Luiza, annonça-t-elle à sa belle-mère qui tenait sa correspondance dans le salon, je pars chez Madame Duchaine. Loen m’accompagne. Je dois essayer ma garde-robe d’hiver, aussi je risque d’être absente un certain temps.
— Il paraît qu’elle pratique des tarifs très élevés et que son travail laisse parfois à désirer. Je peux te procurer le nom d’une autre couturière, beaucoup moins chère et bien plus fiable.
— J’ai toujours été extrêmement satisfaite de Madame Duchaine, répliqua Bel. À plus tard, Luiza.
Sans se soucier de la mimique offusquée de sa belle-mère dont elle osait braver l’opinion, elle partit dans le vestibule et fixa son chapeau.
Loen l’attendait à la porte.
— Alors ? chuchota-t-elle en lui emboîtant le pas jusqu’à la voiture.
— Je ne sais pas, gémit Bel – son cœur battait si fort qu’elle avait l’impression que sa poitrine allait éclater.
— Si vous décidez de feindre une migraine chez Madame Duchaine, je vous soutiendrai, lui souffla Loen.
Dix minutes plus tard, Bel était debout devant le miroir, bousculée par des émotions si violentes qu’elle en avait la nausée, pendant que Madame Duchaine tournait autour d’elle, armée de son mètre et de ses épingles. Si elle ne prenait pas bientôt une décision, ce serait trop tard.
Madame Duchaine se redressa et passa derrière elle pour inspecter son travail dans la glace. En voyant le visage de Bel, elle fronça les sourcils.
— Que vous arrive-t-il, senhora ? Vous êtes affreusement pâle.
— Je ne me sens pas très bien, avoua Bel.
— Peut-être devrions-nous remettre l’essayage à un autre jour ? Je crois que vous feriez mieux de rentrer vous reposer, dit Madame Duchaine en jetant un discret coup d’œil au ventre de sa cliente.
En une fraction de seconde, Bel croisa le regard de Loen et comprit que la décision, comme échappant à sa volonté, avait été prise.
— Oui, vous avez sans doute raison, répondit-elle. Je téléphonerai demain pour convenir d’un autre rendez-vous… Viens, Loen. Partons.
Dans la rue, Bel se tourna vers Loen.
— Voilà, c’est fait. Je dois avoir perdu la tête, mais je vais le retrouver. Souhaite-moi bonne chance.
— Bonne chance, senhora. Surtout, ne soyez pas en retard, le chauffeur revient à six heures. Je vous attendrai ici. Et, senhora Bel…, ajouta doucement la jeune servante, même si vous décidez de ne plus jamais le revoir après aujourd’hui, je crois que vous avez fait le bon choix.
— Merci.
Bel marcha rapidement au long des rues d’Ipanema, en direction de la rua Visconde de Pirajá. À deux reprises, elle fit demi-tour, prise d’hésitation, puis revint sur ses pas. Enfin, elle arriva au pied de l’immeuble de Laurent.
Je vais lui dire que je ne peux plus jamais le revoir, comme je l’ai fait à Paris. Et ensuite, je partirai.
Se glissant prestement dans le bâtiment, elle monta l’escalier en scrutant les numéros sur les portes des appartements.
Parvenue au numéro six, elle hésita, puis, après avoir fermé les yeux et formulé une prière silencieuse, elle frappa.
Elle entendit des pas sur un parquet, et quand la porte s’ouvrit, Laurent était debout devant elle.
— Bonjour, Madame Aires Cabral. Entrez, je vous en prie.
Il lui sourit en tenant la porte ouverte, puis referma le battant derrière elle et donna un tour de clé pour le cas où Monica surgirait à l’improviste. Maintenant qu’il se trouvait enfin seul avec Bel, il ne voulait pas risquer d’être dérangé.
— Quelle vue extraordinaire, dit-elle avec nervosité, en s’avançant dans le salon ouvert sur l’océan.
— Oui, n’est-ce pas ?
— Asseyons-nous, voulez-vous ? dit-elle en prenant place dans un fauteuil, essayant vainement de calmer sa respiration agitée.
Laurent approcha un autre fauteuil et s’assit en face d’elle. Elle secoua la tête et soupira.
— Je… Ce n’est pas possible. Je ne devrais pas être ici.
— Moi non plus, répondit-il. Mais il semblerait que, en dépit de nos volontés respectives, nous y sommes tous les deux.
Bel inspira profondément.
— Je suis venue vous dire que nous ne pouvons pas nous revoir.
— Vous me l’avez déjà dit dans le jardin public à Paris. Et regardez où cela nous a menés.
— Je ne vous ai pas demandé de venir à Rio.
— Non, c’est vrai. Vous m’en voulez ?
— Oui… Non…
Bel lâcha un soupir désespéré.
— Vous êtes mariée, dit-il d’une voix neutre.
— Oui. Il n’y a aucune issue.
— Bel…
Il se leva, s’agenouilla devant elle, et lui prit la main dans les siennes.
— Hier soir, je vous ai demandé si vous étiez heureuse et vous m’avez répondu non.
— Mais…
— Ensuite je vous ai demandé si vous m’aimiez toujours, et vous avez répondu oui.
— Je…
— Chut. Laissez-moi parler. Je comprends dans quelle situation vous vous trouvez, et je vois bien aussi que mon arrivée ici est terriblement inopportune. Et je vous le promets, si, en me regardant en face, vous m’ordonnez de partir, comme vous l’avez fait à Paris, je quitterai Rio par le premier bateau que je trouverai. Quel est votre désir ? Vous devez me le dire. Parce qu’en ce qui concerne le mien, je crois qu’il n’y a aucun doute.
Elle baissa les yeux vers lui.
— Vous voulez être mon amant ? Je ne peux rien vous offrir de plus, et ce n’est pas ce que vous méritez.
— Ce que je mérite n’est pas la question. Le sort a décrété que vous étiez la femme que je veux. Et j’ai beau essayer, on dirait que je ne peux pas vivre sans vous. Idéalement, oui, j’aimerais vous enlever sur-le-champ, vous mettre dans ma valise et vous ramener en France pour passer le restant de mes jours avec vous. Mais je suis prêt à accepter un compromis. Et vous ?
Il la dévorait de ses yeux brillants, si pleins d’attente et de tendres interrogations.
Comment avait-elle pu douter des sentiments qu’il éprouvait à son égard ? se demanda Bel. Il était venu la rejoindre à l’autre bout du monde, et son pauvre mari, sans le savoir, avait permis leurs retrouvailles. À la pensée de Gustavo, elle se ressaisit.
— Ce qui est passé est passé, dit-elle de sa voix la plus ferme. Et vous ne pouvez pas venir ici, tout simplement, et raviver mon souvenir, quand j’ai fait tout mon possible pour vous dire adieu, pour essayer de vous oublier. Je…
Les larmes lui montèrent aux yeux et sa voix se brisa.
— Ma chérie, pardonnez-moi, je ne veux surtout pas que vous pleuriez à cause de moi. Et oui, vous avez raison. Vous m’avez demandé de partir et je n’ai pas écouté. C’est moi qui suis entièrement fautif, pas vous.
— Mais comment vais-je trouver la force de vous dire adieu de nouveau ? Vous ne savez pas ce que ça m’a coûté la dernière fois. Recommencer, maintenant…
Elle se mit à sangloter et Laurent la prit dans ses bras.
— Alors, ne le faites pas. Dites-moi juste que vous voulez que je reste, et je resterai.
— Je…
Laurent pencha la tête et l’embrassa dans le cou, si doucement qu’il lui sembla sentir la caresse d’un papillon sur sa peau. Elle gémit.
— Je vous en prie, ne me rendez pas la tâche encore plus difficile.
— Bel, cessez de vous torturer. Soyons juste ensemble, pendant que nous en avons l’occasion. Je vous aime tellement, murmura-t-il, en essuyant du bout des doigts les larmes sur ses joues.
Elle lui saisit la main et la serra.
— Vous m’avez tellement manqué…, dit-elle en hoquetant.
— Vous aussi…
Il posa ses lèvres sur les siennes et Bel s’abandonna à son baiser, incapable de lutter davantage.
— Ma chérie, dit-il quand leurs bouches se désunirent enfin, laissez-moi vous emmener sur le lit. J’accepterai de rester simplement allongé près de vous, si vous le souhaitez, mais je veux juste vous tenir dans mes bras.
Sans attendre la réponse, il la souleva du fauteuil et la porta dans la chambre, où il la déposa délicatement sur le matelas.
Bel se prépara à un brutal assaut, de ceux qu’elle connaissait avec Gustavo, mais il n’en fut rien. Laurent se coucha près d’elle et la prit dans ses bras. Ils s’embrassèrent encore, tandis qu’il effleurait de ses doigts, délicatement, son dos, ses hanches, sa taille, ses seins, à travers le tissu de sa robe, jusqu’à ce qu’elle-même n’ait plus qu’une envie, sentir son corps nu sur elle.
— Dois-je vous dévêtir, ou préférez-vous le faire vous-même ? murmura-t-il à son oreille.
Elle roula sur le côté, heureuse de le laisser retirer sa robe. Il ôta lentement les fines attaches, prenant tout son temps pour embrasser la chair qu’il découvrait peu à peu, puis fit glisser les manches sur ses bras. Il dégrafa ensuite son corset, puis la retourna doucement vers lui et la contempla.
— Vous êtes tellement, tellement belle, murmura-t-il.
Bel se tendait vers lui, brûlante de désir. Elle gémit quand il prit ses seins, l’un après l’autre, dans sa bouche. En même temps, il caressait son ventre, si plat, si parfait, puis, relevant la tête, lui demanda avec ses yeux la permission de continuer. Comme elle la lui accordait, il détacha ses jarretelles et fit coulisser ses bas. De ses doigts il explorait la peau soyeuse de ses jambes, envoyant une onde de plaisir dans son corps tout entier. Enfin, elle fut complètement nue devant lui.
Il suspendit ses caresses pour la regarder encore, le souffle court.
— Pardonnez-moi, mais j’ai une envie furieuse de vous sculpter.
— Non, je…
Il la fit taire d’un baiser.
— Je vous taquine, Bel, ma chérie. Je n’ai qu’une envie… vous faire l’amour.
Il se déshabilla entièrement lui aussi. Bel risqua un coup d’œil timide et vit combien il était beau. Il la couvrit de son corps nu, puis, après s’être assuré qu’elle était prête, il la pénétra doucement. Et au moment où elle l’acceptait tout naturellement en elle, avec une joie extatique, elle comprit soudain de quoi sa mère parlait.
* * *
Plus tard, tandis qu’ils reposaient langoureusement dans les bras l’un de l’autre, elle fut prise du désir de le caresser, de découvrir son corps dans ses moindres détails. Et elle avait envie aussi qu’il l’explore en toute liberté.
Malgré elle, pendant que Laurent s’assoupissait brièvement, Bel ne put s’empêcher de penser aux accouplements qu’elle avait endurés avec Gustavo. Comment le même acte pouvait-il susciter une réponse si différente chez elle, dans son esprit et dans sa chair ?
Il lui apparut alors, avec une indéniable clarté, que Laurent avait eu raison de lui déconseiller d’épouser Gustavo. Car rien ne changerait jamais le fait qu’elle n’aimait pas son mari, ni maintenant ni jamais, comme lui l’aimait.
Il n’était pas responsable de l’aversion physique qu’elle éprouvait pour lui – ce n’était pas un mauvais homme, un tyran incapable de sentiments. Au contraire, il lui vouait trop d’affection et voulait la lui montrer de la seule manière qui lui était possible.
— Qu’y a-t-il ?
Laurent s’était réveillé et l’observait intensément.
— Je pensais à Gustavo.
— Essaie de le chasser de ton esprit, Bel. Pourquoi souffrir inutilement ?
— Non, tu ne comprends pas…, soupira-t-elle en roulant sur le côté.
Elle sentit sa main caresser la douce rondeur de sa hanche, se nicher dans le creux de sa taille. Il l’attira doucement à lui, de sorte que leurs deux corps, comme emboîtés l’un dans l’autre, ne formaient plus qu’un.
Lentement, il remonta la main et enferma le sein de Bel dans la chaleur de sa paume. Elle soupira, se tordant bientôt de désir contre lui. Toutes les images de Gustavo s’évanouirent pendant que Laurent lui faisait à nouveau l’amour, et que déferlaient en elle les vagues d’un plaisir qu’elle n’avait jamais soupçonné.
Plus tard, Bel aussi s’endormit, heureuse et alanguie. Elle sursauta brusquement en prenant conscience de l’heure.
— Meu Deus ! Je dois partir. Mon chauffeur m’attend chez Madame Duchaine.
Prise de panique, elle rassembla ses vêtements épars et s’habilla à la hâte. Laurent, couché, la regardait sans bouger.
— Quand te reverrai-je ? demanda-t-il.
— Pas demain, je vais aider à assembler la mosaïque qui formera le revêtement du Cristo. Mais peut-être lundi ?
Elle attacha prestement ses cheveux, coiffa son chapeau et fila vers la porte.
Laurent bondit pour la prendre dans ses bras.
— Tu me manqueras, à chaque seconde.
Bel frissonna en sentant son membre nu qui se pressait contre elle.
— Tu me manqueras aussi.
— À lundi alors, ma chérie. Je t’aime.
Après lui avoir lancé un dernier regard, Bel partit.